À la table de mes noirs démons
Le premier dégouline sur la place que j'occupe
Ses yeux rient son ventre déborde
Mon cœur explose la table stagne
Ils sont trois et me contemplent
Brident mes désirs effacent mes joies
Ils sont trois exultent et dansent
Aux pleurs communs du lundi avare
À la table de mes noirs démons
Le premier est installé et ne bougera plus
Son corps se nécrose et ses babines explosent
La mort résonne dans sa panse emplie de pus
Ils sont trois et me contemplent
Leurs index se lèvent et me regardent
Leurs souffles se figent car des trois le juge
Est le plus jeune son marteau résonne
À la table de mes noirs démons
Au martèlement le second tressaille
Le second qui est seconde
Qui piaille ses saignements décapite sa haine
Ils sont trois et me contemplent
L'un vomit sa bile l'autre brise mes tympans
Les sons résonnent l'angoisse me prend
À la vue du dernier stoïque au regard vide
À la table de mes noirs démons
Les derniers sont les premiers
Leurs assiettes remplies d'un caviar amer
Assaisonné au sang accompagnés d'ulcères
Ils sont trois et me contemplent
Sa cravate trop serrée fera exploser son crâne
Ses fragments perceront le ventre
Ses cris s'éteindront de dégoût
À la table de mes noirs démons
Mes pensées s'installent puis mon corps
Et ma haine et ma révolte
Et mes plaies ouvertes purulentes
Ils sont trois et me contemplent
Sagement obéir et avancer sur leurs talons
Un sourire faux et des dents blanches
Un pétard dans la poche droite
De la poudre dans le nez
Des déviances et des meurtres par série
Et bientôt le grand feu un été
Nous ne serons qu'un tous assis