1. |
Mes Trois Démons
13:33
|
|||
À la table de mes noirs démons
Le premier dégouline sur la place que j'occupe
Ses yeux rient son ventre déborde
Mon cœur explose la table stagne
Ils sont trois et me contemplent
Brident mes désirs effacent mes joies
Ils sont trois exultent et dansent
Aux pleurs communs du lundi avare
À la table de mes noirs démons
Le premier est installé et ne bougera plus
Son corps se nécrose et ses babines explosent
La mort résonne dans sa panse emplie de pus
Ils sont trois et me contemplent
Leurs index se lèvent et me regardent
Leurs souffles se figent car des trois le juge
Est le plus jeune son marteau résonne
À la table de mes noirs démons
Au martèlement le second tressaille
Le second qui est seconde
Qui piaille ses saignements décapite sa haine
Ils sont trois et me contemplent
L'un vomit sa bile l'autre brise mes tympans
Les sons résonnent l'angoisse me prend
À la vue du dernier stoïque au regard vide
À la table de mes noirs démons
Les derniers sont les premiers
Leurs assiettes remplies d'un caviar amer
Assaisonné au sang accompagnés d'ulcères
Ils sont trois et me contemplent
Sa cravate trop serrée fera exploser son crâne
Ses fragments perceront le ventre
Ses cris s'éteindront de dégoût
À la table de mes noirs démons
Mes pensées s'installent puis mon corps
Et ma haine et ma révolte
Et mes plaies ouvertes purulentes
Ils sont trois et me contemplent
Sagement obéir et avancer sur leurs talons
Un sourire faux et des dents blanches
Un pétard dans la poche droite
De la poudre dans le nez
Des déviances et des meurtres par série
Et bientôt le grand feu un été
Nous ne serons qu'un tous assis
|
||||
2. |
Contemplations
11:34
|
|||
Un vent glacial s'agrippe à mes côtes nues
La crinière libre le suit les yeux fermés
La nuit est pleine mais éveille la lueur
D'astres majestueux à la posture indécise
Ils m'observent les admirer vivre
Ils m'observent les imaginer autres
Que des points sur ma nuque frissonnante
Que des âmes célestes errantes
Leur forme est creuse car je la veux creuse
La voix est sourde et je suis sourd à mon tour
Je m'entête à n'en rien penser
Eteindre mes cinq sens, vivre mon abstrait
Je vois mais ne regarde plus
Je danse mais ne les entend plus
La vie semble à portée de main
En cet instant précis où je ne dépend plus de rien
À nouveau me voilà perdu
A trier mémoire devoir travail
Dans les méandres d'une pensée triste
Où dix couleurs forment un aplat pathétique
Mes dix doigts m'en tombent et me jugent
Mes dix bras pourrissent au son des peaux mortes
Et sans sous et sans dessous les poches vides
Et pleines d'amertume tacite
Le vent me frappe encore
Mes côtes nues se brisent
La nuit s'envole et s'éveille la lueur
Une esquisse de sourire niais
D'une poussière d'étoile gobée la veille
De cent nouvelles nées
D'astres géants et mille merveilles
D'étoiles perdues à nouveau délaissées
À retourner chercher
|
||||
3. |
Recherche du Vide
12:00
|
|||
Aux abysses dont le sens m'échappe
Je m'abandonne laissent les sons
De tes cris obscènes de tes pardons
Se faire happer par mes vieilles sapes
Aux tapes de tes mouvements dérangés
Les plaies font place à ces crevasses
A defaut de nous soulager
Enfin sortir de l'impasse
Aux abysses dont le sens m'échappe
Je m'abandonne laissant le train
Suivre les rails abstraits soudain
Crevant l'attendu visant l'autre cap
Aux envies d'un crevard chanceux
Qui voit sa vie maintenant le défier
Aux remords de son cerveau poreux
Qui face aux larmes va se défiler
Aux abysses dont le sens dépasse
Le creux d'une épaule trop embrassée
Enfin le feu d'été se prélasse
Où ses braises iront s'envoler
Aux miroirs de ton mécènes
Tu hurles les 101 nouveaux versets
Du livre saint de cette peine
Que de nos mains nous avons créée
A ces deux mains trop longtemps soudées
A ces demains trop longtemps épiés
A ces doigts bons à couper
A ces hanches trop bien formées
A ces claques trop nécessaires
Aux tentatives de lutter
A mes six grammes au dernier verre
A cette illusion de réalité
Des formes abstraites
Avant l'ultime quête
Et vite la répugnance
L'ultime travail des sens
Le goût acide des remontées
Du vide qu'on a créé
Le toucher le froid du vent
L'haleine froide des lois du temps
Le poids des mots et des manteaux
La frappe d'un corps sur le sol
Ce présumé cadeau
L'éphémère et la nécropole
Recherche du vide et de la chute
Cesser l'inévitable lutte
|
If you like Monochrome, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp